La chute est un élément de vie fréquent qui peut être grave. La chute est fortement liée à l’âge, > 90% des chutes surviennent chez des sujets de plus de 65 ans. La fréquence augmente avec l’âge : 30% des sujets > 65 ans et 50% des sujets > 85 ans chutent au moins 1 fois/an. La chute peut être très grave avec une mortalité élevée : 12 000 décès/an en France, autant que l’infarctus du myocarde. Dans 20% des cas, la chute conduit à une hospitalisation et il y a un risque d’entrée dans la dépendance : 40% des sujets âgés hospitalisés en maison de retraite. La chute concerne des personnes âgées en bonne santé dans 75% des cas, fragiles dans 20% des cas, dépendantes dans 5% des cas. Une des complications des plus redoutées de la chute est la fracture du col du fémur.
La fracture du col fémur est l'une des fractures les plus fréquentes en traumatologie. Chaque année, le plus souvent à l'occasion d'une simple chute, plus de 80 000 personnes, dont une majorité de personnes âgées de plus de 70 ans, principalement des femmes, en sont victimes. 5 % des chutes entraînent une fracture, dont 1 % de fractures du col du fémur.
Origine multiple de la chute
- des facteurs favorisants lié au vieillissement naturel : diminution de l’audition et de la vision, diminution de la force musculaire, la sédentarité
- des causes liées aux maladies : cardiaques (insuffisance cardiaque, trouble du rythme cardiaque, infarctus du myocarde, etc…), pulmonaires (insuffisance respiratoire, embolie pulmonaire, etc…), neurologiques (Parkinson, épilepsie, AVC ou séquelle d‘accident vasculaire cérébral, etc…), obésité ou maigreur importante, amaigrissement, maladies articulaires (arthrose sévère, rhumatisme inflammatoire, etc…), perte de la vue et ou de l’audition, cancers, diabète et maladies endocriniennes, etc….
- des effets secondaires des médicaments ; les 3 types de médicaments le plus souvent responsable de chute sont: les médicaments psychotropes qui peuvent rendre somnolent (antidépresseurs, somnifères, anxiolytiques, antipsychotiques), les médicaments cardiovasculaires qui font baisser la tension ou le rythme cardiaque, les médicaments antidiabétiques qui favorisent des hypoglycémies
- la consommation d’alcool ou de drogues
- des causes externes : vêtements trop grands, chaussures non adaptées comme les savates ou les babouches qui ne maintiennent pas le pied, sol glissant ou abimé, présence de tapis ou de moquette où le pied s’accroche, prise de risque (monter sur un tabouret, etc…), pièce mal éclairée
Quand consulter ?
A la suite d’une première chute ou devant des troubles de équilibre ou sensation de vertige, une consultation médicale par un gériatre permettra de dépister en amont des causes de chute. Le traitement de ces facteurs de risque de chute permettra de prévenir une prochaine chute et d’éviter une éventuelle fracture. Il faut aussi consulter quand il y a une peur de tomber, avant que la situation ne s’aggrave.
Est-ce que la peur de tomber existe ?
Pour lutter contre la peur de tomber et ses conséquences, il faut consulter un gériatre ou son médecin pour :
- identifier et traiter les causes de chute
- proposer une rééducation précoce par un kinésithérapeute
- rassurer le patient par un traitement si besoin, une psychothérapie par une psychologue ou des séances avec une psychomotricienne
6 choses simples à faire pour prévenir les chutes:
- garder une activité physique (marche, gymnastique douce, tai chi, etc..) avec un kinésithérapeute, un coach sportif ou en groupe pour entretenir muscles et équilibre
- traiter sa baisse de audition ou de la vue
- faire le point sur ses médicaments avec son médecin ou un gériatre
- bannir de sa garde robe savate ou babouche, et préférer des chaussures ou des chaussons qui ferment
- éviter de maigrir et essayer d’avoir des apports quotidiens en protéines (volaille, poisson, œufs)
- limiter les risques du logement : éviter les tapis au sol, de monter sur des tabourets ou échelles, tapis antidérapant dans la douche ou le sol glissant